DU RIFFIFI DANS LES
RELATIONS FRANCO-BRETONNES

Patrick LE LAY, patron de TF1, accuse la France de génocide culturel en BRETAGNE.

Patrick Le Lay ne passe pas pour avoir la langue dans sa poche. En cela, il est le digne représentant de son ethnie. Cette fois, il n´y est pas allé avec le dos de la cuillère. Ses propos soulèvent d´ores et déjà d´énormes remous en Bretagne.
Nous avons adressé à Daniel PSENNY, le journaliste du journal « Le Monde », qui reproduit ses déclarations au mensuel « Bretons », la réponse qui suit .


LES DECLARATIONS DE PATRICK LE LAY AU MAGAZINE « BRETONS » (Le Monde, 2 septembre 2005)

Patrick Le Lay accuse la France de « génocide culturel de la langue bretonne »
Dans le magazine « Bretons », le PDG de TF1 dit se sentir « étranger en France »
PATRICK LE LAY, PDG de TFI, « se sent un étranger en France «. Il le dit avec virulence dans un long entretien publié par le magazine Bretons de septembre. «Je ne suis pas français, je suis breton », déclare M. Le Lay, qui confie pouvoir lire le breton « à peu près », mais pas le parler « en raison d´un problème d´oreille « ne lui permettant pas « de bien entendre les sons ». Dans cet entretien avec Didier Le Corre, rédacteur en chef du mensuel, le PDG de TFI explique que la perception du monde est « différente » entre Paris et la province. « Je crois avoir fait le tour de la totalité de la population parisienne. Enfin : ceux qui comptent, le monde des dirigeants. (...) Quand vous n´avez pas été élevé et nourri dans le sérail, vous vous intégrez plus ou moins bien. (...) Il y a le fait que je ne suis pas jacobin, voilà. C´est un crime dans ce pays que de ne pas être jacobin. » Estimant que les Bretons « sont vraiment nuls » pour le lobbying, à la différence des Aveyronnais ou des Corses, Patrick Le Lay raconte ses déboires avec l´administration française, jugée « colbertiste », pour le lancement de TV Breizh, la chaîne régionale en breton lancée en septembre 2000 par le PDG de TFI, mais qui n´a jamais réussi à obtenir les autorisations pour émettre sur les fréquences locales.
« PRENDRE LE POUVOIR »
Pourtant, M. Le Lay avait réussi à faire venir à son tour de table son ami François Pinault et les deux magnats de l´audiovisuel mondial, Rupert Murdoch et Silvio Berlusconi ! « La France, le système administratif français, le système jacobin, ne veut pas de nous ! La culture breton-ne n´a pas le droit d´exister. (...) Je dis simplement une chose : les Bretons n´ont pas à se plaindre. Ils n´ont qu´à prendre le pouvoir. »
Dans le projet initial de TV Breizh, M. Le Lay raconte qu´il avait prévu de doubler les séries américaines en breton, mais, « devant la levée de boucliers » des politiques, il a dû y renoncer. « Vous vous rendez compte du niveau de raisonnement de ces gens-là ? Il n´y en pas un qui se pose un problème parce que France Télévisions traduit en français toutes les séries américaines. France Télévisions est un déversoir de films et de séries américaines. Ils sont traduits en français, langue nationale. Ça ne choque personne. En breton, ça choque tout le monde ! » Mais M. Le Lay révèle que TV Breizh n´est pas seulement une télévision régionale qui défend le particularisme breton ; elle offre aussi un refuge pour les autonomistes qui ont eu affaire avec la jus-tice.
Ainsi, le PDG de TFI ne dément pas son aide aux mouvements de solidarité aux prisonniers politiques bretons et reconnaît même avoir engagé sur TV Breizh un militant autonomiste qui était en attente de jugement pour un vol d´explosifs à Pleven.
« Pour-quoi m´en cacherai-je ? Je réprouve l´action violente (...), mais, simplement, il y a des garçons qui sont dans une situation difficile, il ne faut pas leur en rajouter sur le dos. » Expliquant que si les jeunes Bretons d´aujourd´hui « se laissent embarquer dans des affaires abracadabrantes, ils le payent très cher. (...) C´était un truc noble dans leur esprit. Je fais partie de ceux qui pensent qu´il faut les aider à se réinsérer. Ce n´est pas un crime de penser ça, je pense que c´est plutôt une bonne action ».
Enfin, si M. Le Lay condamne la violence, il « comprend » qu´il y ait toujours des attentats en Bretagne en 2005. « Nous sommes dans un pays dont la culture a été opprimée. Et, quand vous avez obstruction, il y a anarchie ». Stigmatisant « le terrorisme intellectuel » qui a tué sa langue, le PDG de TF1 affirme que « la France a procédé à un génocide culturel de la langue bretonne ».

Daniel Psenny


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REPONSE AU JOURNAL LE MONDE (article du 2.09.2001).


L´énorme « pavé » jeté dans la mare par Patrick LE LAY correspond, strictement, à la, vérité. Il y a bien eu, en Bretagne, un génocide culturel, voulu et programmé par le gouvernement de Paris, dès après 1789.
Jusqu´à cette date, la Bretagne, indépendante jusqu´en 1532, s´administrait elle même, et, en particulier, votait ses impôts.
Les lois françaises n´étaient reçues en Bretagne, qu´à la condition que ses Institutions y consentent.
La Bretagne, sous la monarchie capétienne, après 1532, était considérée comme « Province étrangère «. Elle n´était pas partie intégrante du Royaume de France, mais partageait avec ce pays un roi commun.
En 1789, les Français abusèrent de l´énorme puissance dont ils disposaient, pour anéantir la Bretagne, de toutes les manières possibles et imaginables: ses institutions furent détruites; le droit de s´administrer lui fut ôté ; la France y imposa son système fiscal, judiciaire, administratif. La culture fut anéantie, la langue progressivement interdite ». Notre vieille langue, plus ancienne que le français fut, ouvertement, désignée comme un « idiome barbare et obscurantiste, plus obscur que celui des Iroquois «. Nous fùmes montrés du doigt comme des arriérés, et notre pays transformé en « Ploukistan ».
Ne vous récriez pas: je suis né en 1941, j´ai vécu cela à travers le témoignage de mes grands parents et de mes parents, de ma propre expérience d´écolier et de lycéen, et, lorsque le temps fut venu, de mes très longues et très méthodiques recherches historiques. J´ai soutenu un DES d´histoire devant la Sorbonne, en 200l. Le texte en est publié, sous la forme d´un « feuilleton », sur le site «  www.agencebretagnepresse.com ». Si j´en crois ce que l´on me dit, ces chroniques sont passées à la Une des lecteurs, en quelques semaines.
Mais il y a pire.

Selon le discours unique, imposé à ce jour à l´opinion, la Bretagne a été « réunie », par un Traité international, à la France, en 1532. J´engage toute ma vie de juriste et de chercheur universitaire sur ce qui suit : Au plan juridique, la Bretagne N´A JAMAIS ETE REUNIE A LA FRANCE. Les textes dénommés « Traité de Réunion » n´ont jamais eu la moindre validité au regard du Droit. La prétendue « Réunion » est une annexion, imposée par la force et la corruption à la Bretagne, qui n´y a jamais consenti. Ces textes, illégaux au regard du Droit international de l´époque, rigoureusement non conformes aux usages et coutumes Constitutionnelles de la Bretagne des XVème et XVIème siècles, étant nuls et de nul effet, les relations franco- bretonnes sont toujours régies par le Traité, valablement conclu, lui, par Anne de Bretagne, Duchesse souveraine des Bretons, et le roi de France Louis XII, lors de leur mariage », en janvier 1499. Les Traités internationaux ne deviennent caducs que lorsque les parties contractantes, d´une manière libre et consentante, décident de les abolir. En d´autres termes: la Bretagne est et reste, en Droit International, une puissance souveraine.
La France y exerce des préro-gatives que le Droit ne lui a jamais concédés.
Ce pays est à la France ce que l´Ecosse est à l´Angleterre.
Les Bretons ne sont pas Français, ILS NE L´ONT JAMAIS ETE, pas davantage que les Ecossais, les Gallois, les Irlandais n´ont été Anglais.
Ces vérités sont effrayantes pour les Français, qui, dans leur histoire, ont toujours courbé l´échine devant les plus forts.
Cependant, si vous souhaitez en savoir plus, il vous est loisible de me rencontrer. Je vous remercie d´avoir donné la parole à Patrick LE LAY : vous avez, ce faisant, accompli un acte de courage bien rare dans la presse française. Soyez assuré de toute ma cordialité.

Louis MELENNEC
Ex Consultant près le Médiateur de la République

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