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LES GRAVES MALADES MENTAUX
NE RELEVENT PAS DE
LA JUSTICE PENALE

Une nouvelle bourde de
Nicolas Sarkosy

Le Président de la République ne doit pas agir par impulsion, mais par raison, après consultation d´experts compétents.

La lune de miel des trois mois vient tout juste de se terminer pour le nouveau chef de l´Etat français.

On commence à s´en apercevoir.

Laissons de côté, pour le moment, cette invraisemblable décision de faire juger par le tribunaux tous les malades mentaux, y compris les plus atteints.
Il est vrai qu´au moyen âge, cela se faisait.
Dans certaines sociétés contemporaines, qui n´ont encore jamais entendu parler ni des droits de l´homme, ni du droit pénal, ni de la nécessité de traiter les délinquants d´une manière appropriée, surtout quand ils n´ont pas accompli les actes pour lesquels on les punit, ou qu´ils ont tellement perdu leurs facultés de discernement, cela se pratique encore.

Tous ont eu connaissance de cette pauvre fille, quelque part en Asie centrale, promenée nue dans les rues de son village, dans l´un de ces pays ou la pudeur interdit aux femmes de montrer un centimètre carré de leur peau, puis copieusement violée par les mâles des alentours, pour le crime que voici: son jeune frère avait fait la cour à une jeune fille appartenant ... à une tribu voisine (l´histoire ne dit pas s´il y a eu des relations intimes entre les jeunes gens; il semble que non).

J´ai eu connaissance, au cours de ma longue carrière de médecin expert, des deux cas que voici: le premier est celui d´un malade schizophrène, considéré par les psychiatres comme apte à une sanction pénale.

Devant la cour d´assise, il n´arrêtait pas de plaisanter, et même de rire, car tout cela lui semblait très drôle.

Un autre était un délirant chronique: un voix mystérieuse lui avait ordonné d´assassiner une femme de son voisinage. Les propos qu´il tînt devant la Cour furent si choquants pour la famille, qu´il fallut diligenter une nouvelle expertise d´urgence, pour soustraire cet homme, de la circulation, et le placer en milieu spécialisé.

Vouloir, sans aucune réflexion préalable, sans avoir consulté les magistrats, les médecins experts, les juristes spécialisés en droit pénal, faire juger tous les malades mentaux pour " permettre aux familles de faire leur deuil" est absurde, contraire aux droits de la personne humaine, tout à fait archaique.

M. le Chef de l´Etat doit savoir qu´aucune décision, dans les fonctions qu´il occupe, ne peut être prise à la légère, à plus forte raison en matière de Justice, encore moins sous la pression de la rue ou de l´émotion populaire.

Il y a quelques années, le journal Le MONDE avait publié une étude effarante: un jeune chercheur, ayant eu accès aux archives de l´Elysée, publia le résultat de ses recherches. Le chef de l´Etat en cause s´était fait une spécialité, non seulement d´écouter les conversations téléphoniques privées de ses adversaires et de quelques personnes connues, mais d´intervenir quasi quotidiennement dans le fonctionnement de la Justice, pour lui indiquer les décisions qui, selon lui, devaient être prises.

Il serait dangereux de s´engager sur cette voie: la justice ne se rend pas au Palais de l´Elysée; les grandes décisions en matière de réformes judiciaires ne peuvent être prises que d´une manière collective, après un large processus de consultations auprès de ceux qui savent.
Les Français seront de moins en moins tolérants dans les bavures commises par les politiques imprudents ou mal informés.

L´institution de la Responsabilité ayant fortement évolué depuis quinze ans (en tout cas au niveau des principes; les condamnations sont encore trop rares et trop symboliques), il est hors de doute que dans un avenir assez proche, on pourra poursuivre les hommes politiques selon les mêmes principes que pour les autres citoyens: la loi étant la même pou tous, les protections dont bénéficient encore certaines catégories de privilégiés sont de moins en moins admises.


Paris, septembre 2007
Docteur Louis MELENNEC
Ex consultant près le Médiateur de la République Française.
Breton, défenseur féroce des droits de l´homme, des droits des peuples, du droit de libre pensée et de la libre expression.

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